Manifestation du 18/12: pour de nouveaux.elles héro.ines
- Méline E
- 18 déc. 2019
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 déc. 2019
Les 350 000 personnes (selon la GCT, ndlr), à avoir battu le pavé parisien lors de cette troisième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, ont vite éludé la question : il n’y aura pas de trêve pour noël. Peu de chance pour les syndicats –dits réformistes ou non- d’arriver à endiguer la colère du peuple.

12h sur la Place de la Nation. Les terrasses des cafés offrent aux client.e.s une opportunité de profiter du soleil de décembre. En dépit de l’arrêté préfectoral préconisant aux commerces de fermer leurs portes, les commerces sont bien ouverts. Les nombreuses banques, qui se trouvent autour de la destination finale du parcours, elles, sont bien protégées. Le départ de la manifestation a beau être prévu à 14h à République, les syndicats s’installent bien en aval du point de départ, sur le boulevard des Filles-du-Calvaire. Ils cherchent à constituer le cortège de tête.
« Il n’y aura pas de trêve, ils l’ont cherché »
D’autres aussi se sont levés tôt. Bientôt les syndicats seront rattrapés par les grévistes déterminé.e.s de la Ratp de Vitry et par les « égoutiers en colère » qui arrivent également en contre-sens. Les forces de l’ordre, qui espéraient guider la marche sont bien obligées de reculer, non s’en créer quelques remous et huées. Impossible dès lors de repérer un cortège de tête. Comme lors de la manifestation du 5 décembre, on se mélange dans un beau bordel. Les Gilets Noirs sont applaudies, les étudiant.e.s chantent fort, les infirmier.e.s sont félicité.e.s, les Gilets Jaunes donnent le la. Bref, ils sont tous.tes là.
Bastille puis rue de Lyon, le cortège avance tranquillement comme lors de chaque traditionnelle manifestation préalablement déclarée. Sur le boulevard Diderot juste avant d’arriver à Nation, l’ambiance change rapidement quand les forces de l’ordre se mettent à s’immiscer dans le cortège pour procéder à des interpellations. Les matraques sont sorties.
Des syndicats/Des syndiqués
A 17h à Nation, on connait tous.tes la chanson. La place est encerclée par policier.e.s et gendarmes. Des street-médics enfilent un gilet par balles. Les tirs de gaz lacrymogène fusent régulièrement afin de désengorger le lieu de rendez-vous. On s’égosille au « Tout le monde déteste la police » ou au très féministe « Castaner nique ta mère ». Quand arrivent les pompiers puis le personnel hospitalier, les slogans font place aux applaudissements. Un instant même, les pompiers se placent entre les forces de l’ordre et les manifestant.e.s pour les protéger.
Près d’une heure après la ritournelle de la place de la Nation, les premiers ballons des syndicats sont visibles à l’horizon. Certains s’engagent sur la place tandis que d’autres préfèrent bifurquer juste avant, laissant les manifestant.e.s –et parmi eux des syndiqués- bien seul.e.s sous les gaz.
La force de la grève générale, que l’on observe depuis le 5 décembre, réside une fois de plus dans votre force, notre force. A ce cortège hétérogène, ces jeunes, ces moins jeunes, à ces syndiqué.e.s qui enfilent un gilet jaune, bref à ces nouveaux héros et nouvelles héroïnes: bonne grève !
M.E
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